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Belgique - Une balade en Flandres - Février 2019

Etape 36 - Musée Groeningen de Bruges - Vers 1500

Mardi 5 février 2019. Je poursuis ma visite de la salle consacrée aux primitifs flamands***, la collection la plus réputée du musée Groeningen***. Il est vrai que les riches marchands et notable de l'époque aimaient montrer qu'ils avaient les moyens ; ils finançaient des chapelles privées et les dotaient d'oeuvres où le sujet religieux dominait, même s'ils appréciaient de se retrouver portraiturés. A l'image de cette magnifique Vierge à l'enfant couronnée d'anges, du même maître que la Vierge au feuillage doré.

Magnifique dans son exécution, cette Vierge à l'enfant attribuée à Roger Van der Weyden est d'une grâce inouïe. Cette peinture s'inspire d'autre représentation, et notamment de la Vierge au feuillage doré, exposée au musée de Minnéapolis.

A voir aussi le Portrait de Philippe le Bon, de Rogier van der Weyden. Une des nombreuses représentations que fit l'artiste du duc de Bourgogne, dont au moins deux sont exposées à Dijon pour l'une, et au Louvre pour l'autre.

Exposé généralement au musée d'Anvers, j'ai la chance de pouvoir admirer le diptyque attribué au maître de la Légende de Sainte-Ursule, Vierge à l'Enfant et trois donateurs. Corps et têtes disproportionnés, mais expression du visage criant de vérité...

L'oeuvre du peintre Benson est également très présente dans la salle des primitifs flamands. A voir ainsi, La Glorification de la Vierge (1530)***. Les œuvres de Benson ont beaucoup de caractéristiques stylistiques en commun avec celles de Jan Provost et d'Adriaen Isenbrant. Les trois sont restés fidèles aux sujets gothiques flamands et à l'exécution méticuleuse, mais ils ont introduit des nouveautés italiennes. On reconnaît les figures de Benson généralement par leurs teints légèrement rougeâtres, leur nez droit et leurs longs doigts.
De Benson encore, Sainte-Famille avec Saint Jean-Baptiste***, daté de 1527. Avec le retable de Saint Antoine de Padoue des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, cette  Sainte Famille constitue les œuvres de référence de ce peintre. Le succès de ses compositions abondamment reprises par ses contemporains expliquerait aussi le nombre important d’œuvres associées au style du maître. L’abondance de sa production se confirme à la lecture des archives. Ainsi, entre 1522 et 1530, Benson louera jusqu’à trois étals pour vendre ses œuvres lors de la foire du cloître des Frères Mineurs, ce qui dénote l’importance du stock de tableaux devant y être écoulés.  
Exceptionnelle est cette représentation de Marie-Madeleine***, peinte par Benson, qui la représente en femme de son temps, habillée à la mode du début du XVIe siècle. Cette peinture rayonne d'une intensité presque paradoxale. Marie-Madeleine tient dans sa main un récipient rempli d'huile.

Le caractère recueilli de la pêcheresse rappelle l'influence de son maître Gérard David. La subtilité des ombres rappelle toutefois l'art italien du XVIe siècle, et notamment de Léonard de Vinci.

Incontournable encore, cette Madone avec les saintes Catherine et Barbe***, exécutée par le maître du Saint-Sang, dont le nom ne nous est pas parvenu. Son nom vient de la chapelle du Saint-Sang où un triptyque offert en 1519 à la confrérie du Saint-Sang et représentant une Pietà y est conservé. Une trentaine de tableaux, regroupés autour du style de ce triptyque, ont été attribués au Maître du Saint-Sang.

L'influence de Quentin Metsys se retrouve notamment dans certains types de saintes et dans des figures quasi caricaturales masculines. Il semble avoir eu une prédilection pour les visages présentés de trois quarts, minces, aux nez droits et fins, les bouches menues, les mentons ronds chez les femmes, plus accusés chez les hommes.

A ne surtout pas manquer enfin, la Crucifixion, selon Jan Provoost, peinte vers 1500... mais découverte en 1971 dans une église du village de Koolkerke. Depuis, l'oeuvre est en prêt quasi permanent au musée de Bruges.

Pour apprécier cette oeuvre exceptionnelle, il faut se pencher sur ses détails, l'admirer tranche par tranche. Dans cette oeuvre ô combien fantastique (au propre comme au figuré), toutes les influences de l'artiste semble se faire jour. Les têtes et les visages sont disproportionnés.

Rarement les visages posséderont une telle intensité dans l'oeuvre de Provoost. Certains regards, certaines expressions semblent plus intenses que d'autres, témoignant du long travail de l'artiste.

A cela, il faut ajouter le foisonnement des idées et des symboles jetés pêle-mêle par Provoost sur la toile. Un tel foisonnement qu'on décèle dans cette abondance l'influence de Bosch par certains détails quasi surréalistes.

Il faut enfin ajouter la précision de détail et du trait, la qualité des drapés et le travail réalisé sur les couleurs.

A ne pas manquer non plus, la Légende de Sainte Ursule, peinte par un maître inconnu. Les volets de ce retable proviennent du couvent des Sœurs augustines noires de Bruges. Le peintre a représenté le beffroi de Bruges dans un des panneaux (celui où sainte Ursule prend congé de ses parents). Ce détail a permis de préciser la date de l'œuvre. Le beffroi est en effet représenté sans son couronnement hexagonal, construit entre 1482 et 1486. Le retable aurait donc été peint au moins avant 1486. Le retable est incomplet. Le volet central manque. Les deux grands volets conservés au Groeningen Museum sont les volets latéraux. Ils se composent chacun de quatre petits panneaux peints recto verso. Le musée possède aussi deux petits volets, peints également recto verso, qui devaient constituer les parties supérieures des volets latéraux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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